Komparace práce La Hontana a Diderota – francouzsky
La comparaison entre : « Dialogue avec un sauvage » de La Hontan et « Supplément au Voyage de Bougainville » de Diderot
Les deux extraits sont des textes argumentatifs utilisant parfois des arguments identiques (par exemple l’argument de l’illogisme du droit de la propriété et supériorité, Diderot 13-15 : « Si un Otaïtien débarquait un jour sur vos côtes et qu’il gravât sur une de vos pierres […] : Ce pays est aux habitants d’Otaïti, qu’en penserais-tu ? » La Hontan 38-40 : « Qui vous a donné tous les pays que vous habitez ? De quel droit les possédez-vous ? Ils appartiennent aux Algonkins depuis toujours. »), les deux laissent paroles aux indiens (en leur donnant raison), critique la mentalité européenne, emploient du tutoiement et, par exemple, utilisent des questions (sans laisser l’adversaire répondre) pour signaler une certaine supériorité mentale. Les textes mettent en valeur à peu près la même thèse qui consiste à réveiller les doutes de ceux qui croyait jusqu’alors en bonté infinie de la civilisation occidentale. En bref, les deux textes sont très semblables. Néanmoins, il existe des différences remarquables entre eux.
Le texte de La Hontan est divisé en deux parties. Dans la première, La Hontan essaie d’affirmer le point de vue des Français ou, au moins, le défendre et montrer qu’il n’est pas forcément mauvais. Le reste de l’extrait est encore divisé en trois paragraphes. Alors que dans le texte de Diderot, ce n’est que l’Otaïtien qui parle sans cesse ; sans laisser de la place pour une défense (l’extrait ne contient qu’un paragraphe d’une parole homogène).
L’extrait de La Hontan met en question l’humanité des Européens (14-16 « Si je te demandais ce que c’est qu’un homme, tu me répondrais qu’un Français et moi, je te prouverai que c’est plutôt un castor. »). Le texte de Diderot fait la même chose mais attaque d’avantage (2-3 : « Et toi, chef des brigands qui t’obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive. Nous sommes innocents, nous sommes heureux et tu ne peux que nuire à notre bonheur. »). Le texte de Diderot est sans aucun doute plus offensif (l’Otaïtien qui parle reproche et accuses plus tard le capitaine de l’injustice).
Dans l’extrait de Diderot, on trouve plus de critique sur l’activité superflue des Européens (34-35 : « Va dans ta contrée t’agiter, te tourmenter tant que tu voudras. Laisse-nous reposer […]. ») et il semble alors que c’est un des arguments essentiels. L’argument qui joue le même rôle dans le texte de La Hontan, c’est celui de l’esclavage des Français – selon lui, tous les Français sont des esclaves et seuls les Hurons (où les autres bons sauvages) sont libres (42-48 : « Car je vois la différence de ma condition à la tienne. Je suis maître de mon corps, […] je fais ce que je veux, […] je ne crains personne et ne dépends uniquement que du grand Esprit, au lieu que ton corps et ta vie dépendent de ton grand capitaine ; […] tu ne fais pas ce que tu veux, tu crains voleurs, faux témoins, assassins etc. Tu dépends de mille gens que les emplois ont mis au-dessus de toi. »)
Vu que la parole d’Otaïtien (Diderot) est plus accentuée et plus agressive (l’Otaïtien parle avec un ennemi, le Huron avec un ami), et que l’Otaïtien parle d’une manière si altière, on peut conclure que Diderot admet une illogique à un mythe de bon sauvage (s’il est si bon, pourquoi se défendrait-il si violemment ? s’il est si égalitaire, pourquoi se mettrait-il dans une position si supérieure ?) Alors que La Hontan (en prenant en considération qu’il vivait quand le mythe de bon sauvage se naissait) essaie d’être plus véridique et de garder le mythe avec tous les éléments (la parole plus douce, les arguments plus nuancés).