Kavárny ve francouzské kultuře – úvaha francouzsky
Exposé : PATRIMOINE CULTUREL FRANÇAIS
SÉANCE 10 : Le vin et le café
Tableau analysé : Degas, Femmes à la terrasse d’un café (1887) Petra Tesarova
Licence 3 d’Etudes slaves, option FLE
Plan de l´exposé :
- LE CAFÉ : UN LIEU DE MÉMOIRE ?
- ANALYSE DE LA PEINTURE DE DEGAS
- LE CAFÉ D’AUJOURD’HUI
- Le café : un lieu de mémoire français ?
Pour pouvoir considérer le café comme un lieu de mémoire, il suffit d’appréhender son importance dans la culture française. Le café était le lieu où se rendait exclusivement la société parisienne. C´était de facto un lieu où la journée sociale commençait car les Parisiens accordaient plus d´importance à la vie publique qu´ à la vie privée, ce qui précise Alfred Delvau dans les lignes suivantes : «… nous ne nous épanouissons vraiment que dans les lieux publics, la rue, le cabaret, le café, le restaurant, pous nous témoigner en bien ou en mal, pour causer, pour être heureux ou malheureux, pour satisfaire tous les besoins de notre vanité ou de notre esprit, pour rire ou pour pleurer. »[1] Le café était ainsi un moyen de faire des rencontres sans avoir fait préalablement connaissances et en même temps une façon comment lutter contre l´aliénation de l’individu dont souffrait la société parisienne. Le café a permis de résoudre ce problème issu de la frustration de se trouver constamment face aux étrangers dans la vie quotidienne. Une analogie entre la vie au foyer et la vie sociale de l´extérieur se conjugue alors parfaitement dans l´espace du café. Or, les gens y viennent pour boire, pour manger et pour se reposer tout en abritant leurs activités sous la couverture d´une relation sociale. Le café peut donc être considéré, premièrement, comme un lieu de rencontre sociale.
Cette rencontre peut avoir plusieurs natures. Ce qu´on associe à la France, c´est avant tout une rencontre dans le but d´un échange intellectuel. Il est donc naturel que le café fut un lieu où se rassemblent des écrivains dans le but de la création artistique, ainsi que des hommes politiques pour mener des discussions. Prenons l’exemple du Café Procope, l´un des plus célèbres et des plus anciens cafés-restaurants de Paris fondé en 1677, dans lequel se donnaient rendez-vous les plus grands philosophes du Siècle de Lumières comme Voltaire, Diderot ou d´Alembert. Denis Diderot y conçut son Encyclopédie et Benjamin Franklin y a formulé des articles de la Constitution des Etats-Unis. Pour se référer à l´aspect politique qui fait partie de la vie des cafés, le Café Procope fut un foyer révolutionnaire pendant la période la plus turbulente de la grande Révolution. Le club des Cordeliers s´y réunissait avec Danton et Marat comme des figures principales, même Robespierre et son club
de Jacobins y avaient leurs habitudes. En outre, pour décorer l´ambiance révolutionnaire, la « Déclaration des droits de l´homme et du citoyen » est reproduite sur les murs de l´une de salles. Le café devient donc, deuxièmement, un lieu de rencontre intellectuel et politique.
Les activités décrites ci-dessus sont associées essentiellement aux hommes et exclues des femmes, au moins aux temps du XVIIIe et XIXe siècles. Or, le rôle de la femme à ces époques-là était réduit à celui de la mère, de la femme au foyer, dans les cas positifs, ou bien à la courtisane et la prostituée dans les cas négatifs. Ainsi, les cafés restaient longtemps une affaire exclusivement masculine.
Néanmoins, pour revenir aux caractéristiques du café. Dans l´imaginaire français, le café n´acquiert pas seulement une dimension intellectuelle, mais également une dimension plus charnelle, celle du vice. Et la présence d´une femme y est donc essentielle. Or, la femme est un sujet d´inspiration pour de nombreux artistes pour qui le café était une source d´art importante. Soit il s´agit des écrivains comme Delvau ou Zola, soit ce sont des peintres comme Monet, Renoir et Degas dont le tableau est au cœur de notre analyse. Vivant lui-même pendant le Second Empire /1852-1870/, l´époque où le café devenait un symbole français, Degas peut être considéré comme l´un des peintres du café. Or, il adorait se promener dans Paris et saisir des scènes triviales de la vie quotidienne.
- Analyse de la peinture de Degas
Le tableau Les Femmes à la terrasse d´un café (1887) présente plusieurs femmes qui se trouvent dehors d´un café. Au regard de leur tenues vestimentaires et leurs postures, nous pouvons en déduire qu’il s’agit des femmes de mœurs légères appartenant à une classe sociale inférieure. Elles font l´impression de renvoyer à la vie mondaine mais cette image représente une seule impression qu’elles souhaitent donner. Le personnage central, une prostituée, dont il surprend son geste familier évoquant l´ingratitude d´un client, est assise à l´intérieur du café et on peut aperçevoir, à travers le vitre derrière elle, l´animation du boulevard Montmartre. Elle se trouve à mi-chemin entre l´intérieur et l´extérieur comme si elle faisait ou voulait faire partie des deux lieux. La thématique de la peinture remplit ici le premier critère associé à la rencontre sociale. Les femmes souhaitent se faire remarquer. Elles sont venues au café pour attirer des regards des gens qui se promenent dans la rue devant le café. Il ne s’agit, en aucun cas, d’une rencontre intellectuelle. Ce sont des femmes de conversation très simple.
III. Le café d’aujourd’hui
Aujourd’hui, Paris compte plus que 20.000 cafés et représente ainsi un véritable monopole mondial. La culture du café est indubitablement associée à la culture française qui en a produit un phénomène. Il suffit de songer aux nombreux films ou des parties de romans qui se jouent dans des cafés. Par exemple, dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, l’héroïne principale travaille comme une serveuse dans un café situé à Montmartre qui sert aujourd’hui, grâce à la notoriété du film comme un lieu touristique. Un autre exemple d’un café connu, c’est le Café de Flore situé au cœur d’un quartier historique du Saint-Germain-des-Prés. Ce café rassemble des intellectuels appartenant au courant philosophique de l’existentialisme, ainsi que les artistes du quartier. Il n’est pas étonnant dès lors que l’annonce des prix littéraires se fait dans les cafés. Soit un lieu de création littéraire, soit un lieu de rencontre politique ou sociale, le café est un lieu de mémoire important. Or, lorsqu’on songe à la France, le café est l’une des images évoquée dans l’imaginaire collectif.
[1] Herbert, L.Robert: Les plaisirs et les jours: L´impressionisme, Flammarion, 1988, p.65.